Le paradoxe de l'IA humanitaire : une déconnexion frappante entre les pratiques individuelles et organisationnelles de l'IA
La Humanitarian Leadership Academy (HLA) et Data Friendly Space (DFS) présentent ce rapport conjoint sur l'utilisation actuelle et les applications de l'intelligence artificielle (IA) dans le secteur humanitaire.
S'appuyant sur les perspectives de 2 539 répondants à l'enquête dans 144 pays et territoires, cette recherche exploratoire représente la première étude de référence complète sur l'adoption de l'IA dans le secteur humanitaire, capturant un instantané opportun de la façon dont l'IA est actuellement utilisée, comprise et vécue par les praticiens du monde entier.
L'utilisation de l'IA dans le secteur humanitaire est mondiale : 93 % des répondants déclarent utiliser ou avoir utilisé des outils d'IA, 70 % les intégrant dans leurs flux de travail quotidiens ou hebdomadaires.
Pourtant, malgré cette adoption mondiale des outils d'IA, les attitudes humanitaires envers l'efficacité de l'IA sont mitigées. Moins de la moitié des répondants conviennent que l'IA a amélioré l'efficacité opérationnelle, tandis que seulement 38 % croient qu'elle a conduit à une meilleure prise de décision. Près de 30 % restent neutres ou incertains quant aux avantages de l'IA, suggérant que l'utilisation est davantage motivée par l'accessibilité et la nécessité que par la conviction.
Complexifiant encore cette situation, les organisations semblent manquer de l'infrastructure, des politiques et des programmes de formation nécessaires pour soutenir une mise à l'échelle responsable. Seulement 8 % des répondants signalent que l'IA est largement intégrée dans leurs organisations, tandis que seulement 22 % ont des politiques organisationnelles formelles d'IA en place.
Ce modèle, que nous appelons le « paradoxe de l'IA humanitaire », a émergé des tensions et contradictions exprimées par les praticiens eux-mêmes et décrit la déconnexion entre l'adoption individuelle généralisée de l'IA et la préparation organisationnelle, aggravée par des attitudes individuelles mitigées concernant l'efficacité de l'IA.
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